La voix paroissiale

23 juin 2017

CENT – VOIX !

Edito : la petite voix 100  ; dimanche 9 juillet 2017


Et de cent  ! Eh oui, centième livraison de «  la petite voix  »  ! de quoi rester cent voix, pardon, sans –voix  ! Cette petite feuille qui tombe de l’arbre, tous les 15 jours, pour échouer sur les tables du fond de l’église et dans vos mains, atteint-elle vos cœurs, et vous éclaire t’elle  ? Ne la mettez pas «  sous le boisseau  »  ! La distribuez-vous autour de vous  ? L’écriture n’appartient qu’à ceux et celles qui s’en emparent. comme l’esprit, elle «  souffle ou il veut  ». Et après tout c’est plutôt rassurant, dans un monde virtuel, qu’il reste des bouts de papiers écrits  ! J’appartiens à ces générations à qui on a inculqué l’amour des lettres et des livres, et qui aime bien toucher, garder, griffonner le papier, écrire même. Je le dois, et je les en remercie, à mon père et à mes profs (de la laïque) et à mes ami(e)s, passeurs et passeuses de contrebande. Les mots imprimés tissent des liens profonds, une histoire, une tradition.

En ira-t-il de même avec les mails, les fichiers  ? Pas sûr  ! Ne croyons pas que les évolutions n’aient pas d’impact sur les relations. Penchons-nous un instant, sur le berceau de cette feuille, son histoire, et son devenir. a-t-elle un avenir  ? Je ne sais  ! On ne met pas au monde des enfants pour un avenir projeté et à notre image, et on ne refuse pas à l’enfant de venir naître par peur de demain. Cette «  petite voix  » est un peu l’enfant de notre paroisse. Elle est y est née d’une rencontre quand vous m’avez accueilli comme curé (pour le pire et le moins pire, voire le meilleur  !) et quand je vous ai reçu comme paroissiens et entraiguois, il y a trois ans, je crois.
Il fallait trouver, un petit moyen de nous donner du grain à moudre, pour la prière, la réflexion et l’actualité conjointe de la parole de dieu et de l’époque. Tous les 15 jours, histoire de ne pas faire du copier coller d’articles divers (vous êtes adultes, vous savez faire), ni un demi format d’horaires et d’intentions de messes  ; je ne sais pas faire, désolé  ! Je voulais vous livrer quelques points et compléter la mission de pasteur. Disciple de (excusez du peu  !) Montaigne, Rousseau, ou Proust je crois que : parler de soi, de l’intime c’est se livrer et parler du monde et de l’autre. Au risque de se tromper  !

Un long édito, cela permettait de le relire, de le garder peut-être. Non que je crois, que comme Platon pour Socrate, les petites voix vont être religieusement gardées et éditées dans «  la pléiade  »  ! Mais, si j’y prends du temps et (je le confesse) du plaisir, c’est qu’écrire, (on revient à cette bonne maïeutique de Socrate,) c’est accoucher, découvrir quand on le fait, ce que l’on veut dire  !
je rappelle souvent le mot du génie du 20e siècle Picasso  «  je ne cherche pas je trouve  », comme le dit le cinéaste Jacques Doillon (parlant de son film sur Rodin),  «  il n’est pas prétentieux, il travaillait toute la journée, comme un artisan laborieux  ».

Si vous relisez, le n°1 de la «  petite voix  », il plaçait sous le patronage de la petite Thérèse, la feuille paroissiale, et jouait sur l’analogie voie et voix. Petite pour redire (et c’est l’évangile du jour) quel message du Christ ne peut être confisqué, il est pour tous. La vocation à l’amour de Thérèse de Lysieux est commune à tous, laïcs et ministres ordonnés. Que ce n’est pas la «  petite voix du curé  » mais, une invitation à écrire votre vie spirituelle, vers la voie de la sainteté, et donner votre voix au chapitre  ! Confidences  ! Je suis matinal, et lis le matin. Une découverte, une idée, un mot grappillée la parole de dieu, voilà de quoi me donner du punch, et du «  travail  » pour des heures voire des jours.
Comme Picasso, il faudrait vivre en artisan, avec notre cerveau, notre regard, notre esprit, entraîner notre curiosité de foi, se dire au matin «  je vais chercher et trouver le royaume  », il est «  au milieu de nous «   Jésus l’a dit. Le «  danger  », ou le risque d’une civilisation qui disparaît (le papier, la presse), c’est de passer rapidement d’un état d’humeur à un autre, de ressentir au lieu de donner un assentiment, de zapper au lieu d’écouter l’esprit  ! le monde «  catho  », au niveau livres, liturgie, témoins, n’est pas exclu du syndrome «  top 50  »    ; il a ses modes  !
Cette «  petite voix  », elle est corrigée, relue, mise en page, avec patience, et il faut les remercier (d’où leur nom) par Jacques et Nicole Bezomaillard, puis distribuée. Même, et surtout, à l’heure de internet : notre religion est fondée sur la «  pierre angulaire  » de la rencontre personnelle. Jésus ne fait que cela dans l’évangile. C’est pourquoi n’hésitez pas à en prendre au fond de l’église, à en redemander, à les donner, à tenter le coup au moins. cela n’a jamais tué personne  !
Ne vous méprenez pas  ! Je suis un bon, sans plus, utilisateur de tous les médias, et utilise les nouveaux médias, (sites, plateformes etc.) s’ils m’aident à rencontrer ce que je cherche  !

Notre «  petite voix  »  est à un tournant. Depuis peu, et encore plus à la rentrée, si vous tapez sur paroisse d’entraigues, vous aurez un beau site (grâce à Christine Pautard, et au travail aussi du diocèse d’Olivier Lefrancois et son équipe pour le fond commun). Il va présenter notre paroisse et sa vie. Vous y trouverez d’autres infos, et la petite voix, en ligne. Cela complète l’écrit. D’abord car tout le monde n’a pas internet, mais un écrit c’est une trace et cela reste. Permettez-moi 3 considérations, sans nostalgie, mais comme des actes de foi  ! des crédos.
Une trace, révèle un passage (une paque), un moment ou dieu, la beauté et la grâce nous ont touche et voire change en nous visitant  ! Qu’en est-t-il de construire sur de l’évènementiel passager  ? D’une culture de l’instant consommé (qui n’est pas le présent  !)  ? Tous ces fichiers sans mémoires ou vont-ils  ? Une trace, c’est une madeleine de Proust. Cela rend présent ce qui nous avez touche, maintenant encore et même plus vivant par la mémoire. Le temps revisite l’émotion. une homélie est ponctuelle, la parole qu’elle vous a transmise, elle est vivante à jamais, c’est pourquoi il vous faut la source bible à disposition  ! Si je suis cinéphile (une maladie) c’est car il n’y a pas de «  vieux films  » pour moi  ! Ni de vieux livres, ni de vielles personnes d’ailleurs  ! Il y a des rencontres maintenant ou demain  ! Possibles comme disait Langlois (fondateur des cinémathèques), «  un film est vivant tant qu’il est vu et visible  »  ! Chaplin parle quand vous le voyez du monde d’aujourd’hui  ! Les feuilles sont faites avec les arbres, mais toutes les feuilles que nous lisons font de nous des arbres, qui portons un peu de l’histoire de tous en nous. souhaitons que livres, tableaux, films, etc. restent accessibles, et ne disparaissent pas dans la mode  ! Ou la terreur de la bêtise  !
La petite voix, c’est une invitation à écrire votre histoire, qui est aussi la nôtre. le site, il faudra le rendre vivant, je compte sur vous pour y faire entendre vos «  petites voix  », photos, etc.
Peut-être que le fait de la mettre en ligne, va changer le contenu, la forme  ? J’aimerais un petit édito, toute les semaines, sorte billet d’humeur court  ? J’espère seulement que l’écrit qui laisse le temps au temps, et à la voix, ne disparaîtra pas  ! Ni qu’il se substitue à la parole échangée entre personnes  !


Bon centième anniversaire aux petites voix vivantes que vous êtes  ! Ne vous taisez pas  ! Vous avez une «  bonne nouvelle  »  a partagée, par tous les médias  ! Comme le chante Jacques Bertin, grand poète (curieusement ignorée des médias, soi-disant populaires) «  nous tenons la lampe allumée, nous ne vieillissons pas  »  !

Père Henry